Le Parlement européen a adopté formellement la nouvelle directive sur la qualité de l'air. Celle-ci vise à réduire de moitié la pollution de l'air d'ici 2030 et à atteindre l'objectif "zéro pollution" d'ici 2050. Cette loi, qui renforce les normes de qualité de l'air pour les polluants les plus nocifs, est une étape importante pour la protection de la santé publique et de l'environnement au sein de l’Union Européenne.
La pollution de l'air constitue aujourd'hui un problème majeur de santé publique en Europe, avec des effets dévastateurs sur la santé des populations. Chaque année, elle est responsable de plus de 300.000 décès prématurés, soit un chiffre supérieur à celui du tabagisme passif ou des accidents de la route.
Néanmoins, la situation s’améliore. Par exemple, le nombre de décès dus à la pollution par les particules fines dans l’UE a presque diminué de moitié au cours des 10 à 15 dernières années. Cela signifie que l’Europe est en bonne voie pour atteindre l’objectif fixé par son plan d’action «zéro pollution», à savoir une réduction de 55 % de ces décès prématurés d’ici 2030, par rapport à 2005.
Cependant, les coûts économiques liés à la pollution de l’air (surtout dans les villes plus exposées aux particules fines) sont également considérables, puisqu’en Belgique, une meilleure qualité de l’air permettrait d’éviter 220.000 consultations médicales par an, ce qui représente actuellement un coût de 43 millions d’euros.
Des normes plus strictes
La nouvelle loi européenne fixe des limites plus strictes pour les particules fines, le dioxyde d'azote et l'ozone, qui sont donc les principaux responsables de nombreuses maladies respiratoires et cardiovasculaires. Les émissions de ces polluants devront être réduites de moitié d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005, pour atteindre un objectif «zéro pollution» pour 2050.
Une protection renforcée pour les populations vulnérables
La loi met également l'accent sur la protection des groupes les plus vulnérables à la pollution de l'air, tels que les enfants, les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies chroniques. Des mesures spécifiques seront mises en place pour réduire l'exposition à la pollution de l'air dans les écoles, les hôpitaux et les crèches.
La Commission européenne et les États membres travailleront ensemble pour aider les entreprises et les citoyens à s'adapter aux nouvelles normes. Des mesures d'accompagnement seront mises en place pour soutenir la transition vers des technologies plus propres et aider les ménages à financer la rénovation énergétique de leurs logements.
Un meilleur suivi et une information plus transparente
La nouvelle loi prévoit également un meilleur suivi de la qualité de l'air et une information plus transparente pour les citoyens. Les États membres devront mettre en place des réseaux de surveillance plus denses et rendre les données sur la qualité de l'air plus facilement accessibles au public.
Il revient donc maintenant aux Régions de se saisir de la question et de transposer les nouvelles normes dans leur cadre juridique. Pour la Région Wallonne, c’est l’AWAC (Agence wallonne de l'Air & du Climat) qui est compétente.