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L’économie circulaire, un élément essentiel pour concilier emplois et limites planétaires

L’économie circulaire, un élément essentiel pour concilier emplois et limites planétaires

Depuis la révolution industrielle, nos modes de production et de consommation se basent sur un modèle linéaire. Ils consistent à extraire, produire, consommer et jeter dans une logique de croissance infinie.

Publié le 17/02/2025
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Cette évolution, tout compte fait récente, a eu lieu, en raison de la diminution des coûts de fabrication des objets fabriqués industriellement et donc de leur valeur, ainsi que de l’offre énergétique de pétrole abondant et bon marché.

Auparavant, il coûtait moins cher d’entretenir un objet ou de le réutiliser pour d’autres usages que de le remplacer. Les objets actuels sont également moins solides, rapidement obsolètes sur le plan technologique ou démodés.

Les principes de l’économie circulaire – réduire, réutiliser et recycler – régissaient traditionnellement l’utilisation des objets et matériaux.

Aujourd’hui cependant, le modèle linéaire est dans l’impasse, confronté aux limites que représentent l’atteinte des objectifs climatiques, l’érosion sans précédent de la biodiversité et l’augmentation du coût des matières premières de plus en plus difficiles à extraire.

À titre d’illustration, la date du jour de dépassement (consommation annuelle de l’humanité en ressources écologiques (Empreinte Ecologique) comparée à la capacité de régénération de la Terre (biocapacité)) ne cesse de se rapprocher pour atteindre le 23 mars 2024 en Belgique, contre le 1er août à l’échelle mondiale.

Plus concrètement, la transition énergétique et le développement de l’IA au centre des politiques actuelles sont menacés par l’épuisement d’un nombre important de ressources minérales et métalliques indispensables.

Qui plus est, l’économie linéaire se heurte à la fragilité des chaînes d’approvisionnement dans un contexte géopolitique instable.

Pour preuve, la politique agressive des grandes puissances pour tenter de faire main basse sur les ressources en terres rares et en minerais dans différentes parties du monde.

Le cours du cuivre, par exemple, indispensable aux voitures électriques, aux data centers ou encore à la production d’énergie renouvelable, a atteint le record historique de 11 100 dollars la tonne, le 20 mai 2024 à la bourse de New York.

Il en résulte que pour réussir la transition vers un monde bas carbone, la technologie ne suffira pas. Il faudra se tourner vers de nouveaux modèles de production et de consommation, dont l’économie circulaire représente un élément essentiel.

Le développement de l’économie circulaire offre par ailleurs de nombreux avantages dans le cadre d’une transition socialement juste. La réindustrialisation qu’elle induirait en Europe permettrait non seulement de regagner une indépendance en termes d’approvisionnement en matières premières stratégique, mais aussi de créer des emplois non-délocalisables du fait de l’interdépendance des acteurs économiques actifs tout au long des chaînes de valeur.

Le schéma suivant réalisé par l’Agence française de la transition écologique (ADEME) synthétise le fonctionnement de la circularité où les ressources sont maintenues dans le circuit économique le plus longtemps possible via l’éco-conception, la réparation, le réemploi, la refabrication, le recyclage ou en bout de course la valorisation énergétique pour ce qui est des biodéchets.

Il montre également que l’adoption du modèle circulaire passe aussi par de nouveaux modèles d’affaires tels que l’économie de la fonctionnalité basée sur la vente de l’usage d’un bien, plutôt que du bien lui-même. C’est le cas de Michelin qui, en 2015, est passé de la vente de pneus à la vente de kilomètres et d’une performance.

Le client ne paie plus ainsi que quand il roule et le client est soulagé de tout le travail de gestion de ses pneumatiques : surveillance d’usure des pneus, rechapage, conformité réglementaire, conduite supervisée, etc.



La Wallonie aussi investit dans l’économie circulaire. La Stratégie de déploiement de l’économie circulaire adoptée en 2021 s'est assignée des objectifs ambitieux en matière de réduction et prévention des déchets parmi lesquels :

  • Augmenter de 25 % la productivité des ressources (rapport entre le PIB et la consommation intérieure de ressources) entre 2020 et 2035 ;
  • Diminuer d'un quart la consommation intérieure de matières de la Wallonie d'ici 2030 par rapport à 2013;
  • Augmenter de 20 % les emplois wallons contribuant directement et indirectement à l'économie circulaire d'ici 2025 ;
  • Doubler le nombre d'entreprises wallonnes ayant des pratiques d'économie circulaire d'ici 2025 ;
  • Atteindre une quantité de biens réutilisés de minimum 8 kg/habitant et par an à l'horizon 2025.

Les conventions et communautés carbone, dont l’objectif est de mutualiser les efforts entrepris par les entreprises pour maximiser les résultats en termes d’efficacité énergétique, réduction des émissions de CO2 et accroissement des énergies renouvelables, devront s’appuyer sur des démarches d’économie circulaire pour réaliser les ambitions qui leurs sont assignées, ainsi que sur des sauts technologiques.

Selon le rapport publié par la Fondation Roi Baudouin en 2019, 56 000 emplois étaient circulaires (6,8 % du nombre total d’emplois) en Wallonie.

Le rapport de la mise en œuvre de la Stratégie Circular Wallonia (2024) ne reprend pas les chiffres de l’emploi parmi ses indicateurs-clés. Nous ne disposons donc pas de données permettant de savoir si 20 % des emplois wallons relèvent désormais, directement ou indirectement à l’économie circulaire conformément aux objectifs de la Stratégie.

Néanmoins, les représentants des travailleurs siégeant au conseil d’entreprise (CE) et au comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT) des entreprises en convention carbone devront être informés de l’impact potentiel sur l’emploi, la formation et les besoins de reconversion des travailleurs pour ces investissements mis en œuvre.

Il s’agit d’une occasion à ne pas manquer afin de mettre notamment en évidence l’impact des projets d’économie circulaire sur la création d’emplois durables et de qualité.

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