Chaque année, dans l’Union européenne, l'amiante tue environ 90 000 personnes par cancer du poumon et mésothéliome. Avec l'adoption du Green Deal européen et le vaste programme de rénovation de bâtiments qui en découle, le risque est grand d’assister dans le futur à une nouvelle vague de victimes de l'amiante.
Début février, les membres de la commission de l'emploi et des affaires sociales du Parlement européen ont entamé les discussions sur la modification de la directive concernant la protection des travailleurs contre les risques liés à l'exposition à l'amiante.
Selon l'Institut syndical européen (ETUI), on s'attend en effet à ce que 35 millions de bâtiments fassent l'objet d'un entretien, soient rénovés ou soient démolis d'ici 2030. Ces bâtiments ont été construits avant l'interdiction totale de l'amiante qui ne date que de 2005 dans l’UE (1998 en Belgique).
Par conséquent, entre 4,1 et 7,3 millions de travailleurs dans le secteur de la construction et de la rénovation, dans la gestion des déchets et dans les services de lutte contre l'incendie seront exposés à un risque accru d'exposition à l'amiante au cours de la prochaine décennie.
On sait en effet que scier, percer ou briser ou briser un élément qui contient de l'amiante comporte des risques. L’inhalation des fibres d'amiante peut provoquer une asbestose et différents types de cancers, dont le mésothéliome et les cancers du poumon, du larynx et de l'ovaire. Dans la plupart des cas, les symptômes ne se développent qu'après une longue période de latence de 20 à 40 ans.
Sur les chantiers, les plus vulnérables seront sans aucun doute les travailleurs migrants, détachés, transfrontaliers et indépendants présents en masse dans le secteur de la construction.
En matière de prévention aux risques de l’amiante, l’importance d’une réglementation stricte et respectée sur le terrain est cruciale, mais les représentants des travailleurs ont évidemment aussi un rôle à jouer, que ce soit en matière de sensibilisation des collègues ou au sein des CPPT. Avant tout, il est essentiel de veiller à une stricte application de la législation (Code du bien-être au travail du 28 avril 2017, livre VI). Ainsi, pour toute activité susceptible de présenter un danger d’exposition à l’amiante, il faut effectuer une analyse des risques. Le CPPT ou la DS doivent être informés et impliqués dans la gestion de l’amiante.
Pour vous aider à poser les bonnes questions face à un risque d’exposition à l’amiante, consultez la fiche L’amiante, encore d’actualité ? éditée par RISE.