Fiche n°4.3 - Energie / Les conventions carbone et les communautés carbone: un enjeu syndical à ne pas manquer !

Depuis 2003, des accords volontaires entre la Wallonie et les secteurs industriels avaient pour objectif d’encourager ces derniers à réaliser des efforts allant au-delà des obligations légales et du business as usual (c’est-à-dire ce qu’ils auraient réalisé de toute façon), pour améliorer leur efficacité énergétique et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES)[1].

En contrepartie, les entreprises contractantes bénéficiaient de divers avantages dont des réductions sur leur factures énergétiques afin d’améliorer leur compétitivité.

La deuxième génération des accords de branche, qui a porté sur la période 2014-2020 et prolongée jusqu’en 2023, a rajouté des engagements en matière d’énergies renouvelables et de mapping CO2 hors périmètre.[2]

Sur la période 2014-2019, les 232 entreprises adhérentes ont ainsi mis en œuvre 4 281 projets équivalents à 5,5 TWh (térawatts-heure) d’économie d’énergie et 2,1 Mt (millions de tonnes) d’économie de CO2 pour un investissements total de 780 millions d’euros. A titre de comparaison, la consommation électrique en Belgique en 2023 était de 78,4 TWh. Une tonne de CO2, étant l’équivalent, par passager, d’un vol aller/retour Paris-New-York ou un trajet de 6000 km avec une voiture diesel. 

Ces entreprises ont bénéficié en contrepartie, sur la même période, d’avantages correspondant à plus de 740 millions d’euros.

Afin d’aller plus loin dans les ambitions, l’instrument des accords de branche a été revu en 2024 pour laisser la place aux conventions carbone et aux communautés carbone présentées plus en détail dans cette fiche.

Fait marquant, pour la première fois depuis la mise en place des accords de branche, les organisations syndicales et les représentants des travailleurs en entreprise seront parties prenantes au dispositif. Il est important de ne pas manquer cette opportunité.



[1]GES : les GES sont des composants gazeux qui absorbent le rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre contribuant à l’effet de serre. L’augmentation de leur concentration dans l’atmosphère terrestre est l’un des facteurs à l’origine des changements climatiques.

[2] Le mapping CO2 permet d’évaluer les émissions de GES engendrées par l’activité d’un système (territoire, commune, …) ou d’une entreprise. Les émissions considérées sont celles directement produites par l’entité, ainsi que celles engendrées indirectement par le transport entrant et sortant, le traitement des déchets, la conception des bâtiments, les investissements matériels, etc.