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Lettre d'information n° 33 - FGTB

Lettre d'information n° 33 - FGTB

Cellules RISE et Mobilité du CEPAG Juin 2018  Au sommaire du 33e numéro de notre lettre d'information : dans la rubrique RISE  Géothermia : 1er zoning wallon à utiliser un bien commun, la géothermie La transition juste ou « No jobs on a dead planet » Information concernant le ...

Publié le 27/06/2018

Cellules RISE et Mobilité du CEPAG

Juin 2018


 Au sommaire du 33e numéro de notre lettre d'information :


 

   RISE

 

 

 

GÉOTHERMIA 

1er zoning wallon à utiliser un bien commun, la géothermie, dans une démarche 100 % publique !
Et s’il était aussi le 1er à expérimenter une concertation de zoning ?

Une deuxième centrale géothermique vient d’être inaugurée à Ghlin par IDEA, l’Intercommunale de développement économique de la région de Mons-Borinage et du Centre en présence des ministres wallons en charge de l’environnement et de l’énergie. Cette centrale alimentera en chaleur les entreprises qui viendront bientôt s’installer dans le zoning Geothermia. Elle permettra d’éviter la production de 2.600 tonnes de CO2 par an. Ce sont pas moins de 40 entreprises et 800 travailleurs qui devraient profiter de cette chaleur.

IDEA n’en est pas à son coup d’essai en matière de géothermie. Depuis 1985, elle exploite la centrale de Saint-Ghislain qui alimente en chaleur trois complexes scolaires, deux hôpitaux dont celui du Grand-Hornu, la gare de Saint-Ghislain, une piscine, 350 logements sociaux et publics et l’entreprise AW Europe dans le zoning de Ghlin-Baudour. La productivité de la centrale est de 16.700 MWh (gratuite après retour sur investissement) ce qui représente ± 75 % des besoins en chaleur et une économie de 5.400 tonnes de CO2 par an.

La géothermie ou l’utilisation de la chaleur emprisonnée dans les eaux du sous-sol est une forme d’énergie renouvelable. Le principe est relativement simple : on procède par forage jusqu’à une nappe phréatique dont l’eau est de plus en plus chaude en fonction de la profondeur à laquelle elle se trouve. L’eau, soit jaillit (puit artésien) sous la pression exercée par la nappe, soit est pompée jusqu’à la surface.

On distingue trois types de géothermies différentes en fonction de la température de l’eau :

  • de haute énergie : dans les régions volcaniques, la température de l’eau est supérieure à 150 °C et sert à la production d’électricité ;
  • de moyenne énergie : la température de l’eau se situe entre 80 et 150 °C, production d’électricité ;
  • de basse énergie : température inférieure à 80 °C, production de chaleur uniquement.

C’est cette troisième catégorie qui est présente dans le bassin de Mons (géothermie du Hainaut). La nappe se trouve à ± 2.500 m de profondeur. Elle est alimentée au nord par les pluies et est bloquée au sud par la roche, ce qui explique la pression et le caractère artésien des puits. Ses dimensions sont respectables puisqu’elle fait 5 km de largeur (nord-sud) et 20 km de longueur (est-ouest). La température de l’eau y est de 72 °C et est homogène sur ± 1 km de profondeur. Le débit du puit artésien de Saint-Ghislain est de 100 m3/h et est constant depuis 1985.

La chaleur du sous-sol peut être considérée comme un bien commun au même titre que le vent ou le soleil, même s’il a fallu d’importants investissements publics pour parvenir aujourd’hui à l’extraire et la distribuer.

Notons que la particularité de la géothermie par rapport aux autres sources d’énergie renouvelables, dont la production est proportionnelle au nombre de panneaux ou d’éoliennes installés, est que le coût de l’exploitation est fixe quelle que soit la production.

Depuis plusieurs années, la Cellule RISE fait de la gestion des biens communs un de ses chantiers prioritaires. Parallèlement, nous cherchons à créer, développer et animer une dynamique de concertation interdélégations syndicales sur les zones d’activités économiques pour pouvoir négocier des mesures d’amélioration qui concerneraient tous les travailleurs de ces zones (mobilité par exemple).

La géothermie qui sera mise en place par l’acteur public IDEA aura-t-elle vocation à être gérée comme un bien commun à toutes les entreprises et tous les travailleurs de Géothermia et les travailleurs et leurs représentants auront-ils leur mot à dire à ce sujet ? Nous le souhaitons !

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La transition juste ou « No jobs on a dead planet »

Un peu d’histoire…

La formulation « Just transition » a été lancée dans les années ’90 par Tony Mazzocchi, le président du syndicat américain « Oil, Chemical and Atomic Workers Union », qui a proposé le premier la création d’un « superfonds » pour aider les travailleurs, évincés de leur emploi pour des raisons de protection de l’environnement, à accéder à l’enseignement supérieur.

Il s’agissait de transformer l’approche défensive des syndicats des secteurs polluants de l’énergie et de la chimie par rapport à la prise de conscience croissante des enjeux de protection de l’environnement en une force de proposition.

L’idée était lancée que la protection de l’environnement et la défense de l’emploi pouvaient aller de pair dans le cadre d’une politique économique alternative au néolibéralisme mondialisé basée sur la justice sociale, le renforcement du rôle de l’Etat, la démocratie économique, dans le cadre d’une alliance entre mouvements sociaux et citoyens altermondialistes.

Lors de son deuxième Congrès mondial, la Confédération syndicale internationale (CSI), qui représente plus de 170 millions de travailleurs dans le monde, a repris la notion en 2010 par le biais de l’adoption d’une résolution sur la lutte contre le changement climatique par le développement durable et « la transition juste ». Elle a réaffirmé la nécessité d’une transition juste lors de son troisième Congrès à Berlin en 2014.

La Confédération européenne des syndicats (CES) s’est ensuite appropriée le concept qui a progressivement percolé au niveau des organisations des Etats membres dont la Belgique. La question qui se pose est : si la concertation sociale est nécessaire pour accompagner le modèle de production dans la transition juste, est-elle suffisante compte tenu de l’ampleur des réformes nécessaires ? La réponse est négative si elle n’est pas accompagnée de politiques publiques ambitieuses.

Définition : les 5 piliers de la transition juste 

La transition juste telle que théorisée au fil du temps par le mouvement syndical repose sur 5 piliers :

  • le dialogue entre les pouvoirs publics et les principaux acteurs, dont les représentants des entreprises, des syndicats, des autorités locales et régionales, et des associations ;
  • des emplois verts et décents grâce à des investissements domestiques dans les (nouvelles) technologies bas carbone, la R&D et l’innovation, et le transfert de technologies ;
  • des compétences « vertes » : des stratégies actives d’éducation, de formation, de développement des compétences au service d’une économie bas carbone et efficace dans l’utilisation des ressources, à l’initiative des pouvoirs publics ;
  • le respect des droits de l’Homme et du travail : la prise de décision démocratique et le respect des droits de l’homme et du travail sont essentiels pour garantir une représentation juste des intérêts des travailleurs et des communautés au plan national ;
  • des systèmes de protection sociale forts et efficaces.

Un concept devenu (parfois trop) officiel et consensuel …

La transition juste figure désormais dans plusieurs textes au niveaux des institutions de gouvernance internationale :

  • lors de la conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP 16) à Cancun, en 2010, l’importance de la transition juste a été intégrée dans la déclaration finale en vue de « créer des emplois décents et de qualité dans le cadre d’une transition vers une société à faible émission de carbone et apte à résister au changement climatique » ;
  • en 2012, lors du Sommet de la Terre Rio+20, la transition juste est entrée dans la déclaration finale mais de manière ambigüe puisqu’elle a servi d’argument à la nécessité de prévoir « des programmes destinés à aider les travailleurs à s’adapter à l’évolution du marché du travail ».

En décembre 2015, la COP 21 qui s’est tenue à Paris a débouché sur un accord sur le climat qui encadrera l’action mondiale à long terme. Même si le texte n’est pas aussi ambitieux que les syndicats et ONG l’auraient souhaité, la transition juste réclamée par le mouvement syndical international figure dans son préambule. Cependant, les changements nécessaires sont d’une telle ampleur qu’ils affectent virtuellement l’ensemble des aspects de notre mode de vie et impliquent une restructuration radicale des politiques économiques au niveau mondial. Or, la somme des engagements pris à Paris par les parties à l’Accord conduit à une augmentation de 8 % des émissions en 2030 par rapport à 2013… Le fossé restait donc grand entre la théorie et la pratique!

L’Organisation internationale du travail (OIT) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement se sont appropriés le concept de transition juste. L’OIT a adopté, quant à elle, dès 2013, une résolution proposant un cadre d’action pour une transition juste.

En juin 2014, cette résolution a été complétée par l’adoption des principes directeurs pour une transition juste vers des économies et des sociétés écologiquement durables pour tous, à l’attention des gouvernements et des partenaires sociaux.

Les organisations internationales telles que les Nations Unies et ses agences spécialisées, l’Union européenne et de nombreux Etats dont la Belgique, ont fait leur la conception de transition juste. Elle la perçoive comme une solution aux défis climatiques et environnementaux actuels, pariant sur le fait que moyennant la révolution que constituent néanmoins la sortie des énergies fossiles, la réduction de l’empreinte écologique et davantage de justice sociale, l’organisation de la société actuelle basée sur la croissance de la production et l’emploi pourrait se poursuivre indéfiniment. Est-ce suffisant ? D’un autre côté, il faut se rendre compte que parvenir à un compromis suffisamment ambitieux au niveau international est un exercice extrêmement difficile.

… Mais aussi une force de proposition associative, syndicale et parfois politique (« social power »)

La transition juste est parallèlement devenue un élément incontournable de la réflexion altermondialiste qui s’est notamment affirmée dans les forums sociaux mondiaux de 2013, 2015, 2016 et 2018 et s’est cristallisée en de nombreuses initiatives et propositions remettant en cause de manière plus ou moins radicales le système économique capitaliste tel qu’il fonctionne.

Le mouvement altermondialiste, au contraire des instances officielles citées ci-dessus, envisage la transition juste comme force de résistance et considère celle-ci en tant qu’alternative au système capitaliste. Il met fondamentalement en cause la marchandisation de la nature via, par exemple, la tarification du carbone ou le développement d’incitants à la reforestation, comme étant en mesure d’apporter une réponse à la crise écologique.

La dimension de justice sociale de la transition est ainsi élargie pour incorporer, outre les travailleurs, l’ensemble des groupes discriminés que sont les peuples indigènes, les communautés autochtones et les femmes.

Les altermondialistes réclament le contrôle démocratique et l’accès durable pour tous à l’énergie et aux biens communs naturels que sont l’eau, les semences et les ressources naturelles, ainsi que leur gestion au niveau local et sur une base décentralisée et la remise en cause du concept de croissance économique.

Si le mouvement syndical est divisé sur sa conception de la transition juste en fonction des secteurs représentés et de la diversité des situations socio-économiques rencontrées, il s’agit de souligner que le contrôle public et démocratique du secteur de l’énergie fait, en tous cas, l’unanimité.

Dans un marché de l’énergie libéralisé, il s’avère en effet impossible de concilier les variables que sont l’accès pour tous à l’énergie, la protection de l’environnement et la sécurité d’approvisionnement.

Néanmoins, si une transition radicale est possible, elle doit être fondée sur un mouvement démocratique de grande ampleur dans lequel les syndicats ont un rôle clé à jouer.

Nombre d’emplois occupés dans les énergies renouvelables en 2016 dans le monde
 

Dans son rapport intitulé « Énergies renouvelables et emplois – Bilan annuel 2017 », l’IRENA (Agence internationale des énergies renouvelables) souligne que les énergies renouvelables ont employé 9,8 millions de personnes en 2016 contre 5 millions en 2012. La Chine, le Brésil, les Etats-Unis, l’Inde, le Japon et l’Allemagne sont les pays qui comptent le plus grand nombre d’emplois dans ce secteur.

Le nombre de personnes travaillant dans le secteur des énergies renouvelables pourrait atteindre les 24 millions d’ici à 2030, compensant les pertes d’emplois dans le secteur des combustibles fossiles.

Néanmoins, la demande mondiale en énergie continue actuellement de croître. Les énergies renouvelables et l’utilisation des énergies fossiles se développent donc ensemble et devraient continuer ainsi jusqu’en 2030 d’après les prévisions.

La transition juste : un concept, deux visions

Pour résumer, deux conceptions de la transition juste peuvent être distinguées (de façon relativement caricaturale néanmoins) dans le mouvement syndical international :

  • la transition juste comme version actualisée d’un capitalisme social-démocrate qui deviendrait écologiquement soutenable grâce à une politique keynésienne de stimulation de la demande pour des biens et services plus « verts » dans le cadre d’une économie décarbonisée et au développement de la concertation sociale en matière d’environnement ;
  • la transition juste comme processus de rupture avec le système économique et social en vigueur à travers le développement d’emplois verts, des énergies renouvelables, des transports publics, de la reconversion industrielle, la sortie des énergies fossiles, mais dans le cadre d’un contrôle public et démocratique. Le développement du rapport de forces nécessaire à cette démocratisation économique et sociale radicale proviendrait d’une alliance avec les mouvements sociaux et populaires, seule stratégie capable d’enrayer la dynamique destructrice de l’accumulation sans fin du capital. Cette interprétation alternative de la transition juste pourrait être le commencement d’un programme d’écosocialisme et de planification écologique dans le mouvement syndical.

Quoiqu’il en soit, les débats autour de la transition juste pointent le fait que la transition écologique peut être potentiellement injuste et que, si elle répond à l’objectif supérieur qu’est la survie de la planète, elle ne peut aboutir si elle est réalisée au dépens des travailleurs et des citoyens.

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Le Rapport sur l’état de l’environnement wallon 2017

Vous voulez en savoir plus sur les impacts de nos modes de production et de consommation sur l’environnement ? Vous vous intéressez à l’état de l’air, des sols de la forêt ou de la biodiversité en Wallonie ?  Vous vous demandez si il y a une dégradation de l’état de notre environnement ou une évolution positive ?

Les indicateurs du rapport sur l’état de l’environnement wallon (REEW), disponible dans son intégralité en version pdf sur http://etat.environnement.wallonie.be, vous aideront à y voir clair.

Le REEW a été présenté aux Moulins de Beez début juin par ses auteurs (DGO3 en collaboration avec le monde académique). Il est décliné en 164 fiches et 60 cartes. C’est un outil de rapportage, d’analyse, de prospective et il peut servir d’évaluation des politiques ou encore d’aide à la décision.

Nous vous proposons un point d’attention sur l’efficience énergétique en Wallonie.

Focus sur l’efficience énergétique en Wallonie

Si l’on peut se réjouir d’une chute de l’intensité énergétique (IE)[1] wallonne de 41 % entre 1995 et 2014, les causes de ce changement de cap, moins réjouissantes, méritent une explication. En effet, cette chute de l’intensité énergétique est principalement liée à une diminution de l’activité industrielle suite à la crise de 2008, principalement dans le secteur sidérurgique. C’est donc dû en grande partie à la mauvaise conjoncture.

Néanmoins, une part de l’amélioration de l’efficience énergétique au niveau industriel résulte de la mise en place de mesures structurelles telles que les accords de branche (AB). Pour rappel, un accord de branche est un accord passé entre les fédérations d’industries et la Région wallonne.  Les industriels s’engagent à diminuer leur intensité énergétique par unité de richesse produite moyennant des subsides octroyés par la Région wallonne, notamment pour la réalisation d’audits énergétiques.[2]

Par ailleurs, les activités de transport représentent 30 % de la consommation finale d’énergie en Wallonie. On relève dans l’EEW que l’augmentation de la consommation d’énergie dans ce secteur (+25,2 %) entre 1990 et 2009 se stabilise malgré une augmentation de la demande en transport de personnes (+39,4 %) et de marchandises (+49,8 %) et la forte croissance de la consommation du secteur aérien.

Par ailleurs, dans le secteur des transports, majoritairement routier et donc largement dépendant des carburants traditionnels, on observe un découplage entre la consommation énergétique et des émissions telles les substances acidifiantes, les précurseurs d’ozone et les éléments de traces métalliques.  Sauf que… ce n’est pas le cas pour les gaz à effet de serre (GES).

Vous l’aurez compris la route pour atteindre l’objectif principal de l’accord de Paris est encore longue. Des mesures structurelles doivent aussi être élaborées si l’on veut éviter la casse sociale qui pourrait être une conséquence de la transition vers une société bas carbone si celle-ci n’est pas juste. 

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[1] L’IE régionale est le rapport entre la consommation intérieure brute d’énergie et le produit intérieur brut. Retour au document

[2] La réalisation d’un audit énergétique et la mise en place d’une comptabilité énergétique peut être subsidiée jusqu’à 75 % si l’entreprise est en accord de branche. Ces accords ont été renouvelés pour la période 2014-2020 (accords de branche de deuxième génération).  Les entreprises en accord de branche représentent 75 % de la consommation énergétique industrielle. Retour au document


 La (re)municipalisation des services publics a le vent en poupe…

Si la tendance générale reste à la privatisation des services publics, un nouveau courant se développe.

Les nouveaux services sont assurés sur base d’une gestion publique décentralisée et, souvent en lien avec les citoyens, par opposition à la gestion publique et privée centralisée classique, et induisent une relocalisation de l’économie.

Une étude coordonnée par l’Observatoire des multinationales et le Transnational Institute analyse ainsi 835 cas de (re)municipalisation à travers le monde.

En contradiction avec les discours dominants selon lesquels les services publics seraient trop coûteux, de nombreux cas démontrent que la remunicipalisation de services ou la création de nouveaux services publics locaux permet d’assurer la qualité et l’universalité du service aux citoyens tout en répondant aux défis environnementaux et climatiques.

L’énergie et l’eau sont les secteurs qui font l’objet du plus grand nombre de cas, essentiellement en Allemagne en ce qui concerne l’énergie et en France pour ce qui concerne l’eau, alors que la France abrite pourtant les deux multinationales les plus puissantes dans le secteur de l’eau, à savoir Véolia et Suez. Les transports, la gestion des déchets, les cantines scolaires, l’enseignement et les services sociaux et la santé sont également concernés.

 Pourquoi (re)municipaliser ?

Selon les auteurs, l’organisation de services publics au niveau local représente :

Une réponse aux politiques d’austérité, une réaction aux abus de la libéralisation et à l’accaparement des services essentiels par de grandes multinationales

On observe clairement une opposition entre le niveau local où les responsables de toute tendance politique sont confrontés à la réalité du terrain et les niveaux européens et national qui poussent à l’austérité et à la libéralisation des marchés.

Une stratégie de transition et de démocratie énergétique

Souvent, la remunicipalisation représente un moyen de trouver des solutions locales à un problème global, comme le réchauffement climatique.

En Grande-Bretagne où le marché de l’énergie était dirigé par 6 multinationales, de nouvelles entreprises publiques locales et des coopératives citoyennes comme Robin Hood, à Nottingham, ont pris le relais pour développer les énergies renouvelables tout en luttant contre le niveau alarmant de précarité énergétique de la population.

Reprendre les services en interne est généralement moins cher pour les collectivités locales et (souvent) plus favorable aux travailleurs

Contrairement aux idées reçues, l’expérience montre que sous-traiter au secteur privé se révèle plus couteux que la gestion publique en raison des transferts financiers aux actionnaires et à la maison mère. Une étude réalisée à Hambourg en Allemagne sur le secteur de l’énergie a abouti à la conclusion que la remunicipalisation permettait de rapatrier au niveau du territoire 86 % des bénéfices.

Pour ce qui est des travailleurs, la situation est plus nuancée. Parfois, la reprise des services par le public peut susciter des craintes pour les travailleurs de société multinationales florissantes qui disposaient de conditions de travail favorables. Par contre, dans de nombreux cas, comme dans le secteur de la gestion des déchets, la reprise du service par le public conduit à une stabilisation de l’emploi et à une amélioration de la sécurité et des conditions de travail.

A cet égard, les Eaux de Paris, publiques depuis 2010, constituent un exemple de transition réussie au niveau de la négociation d’accords salariaux avec les syndicats, qui a servi de modèle pour Nice et Montpellier.

Outre l’ouverture de son conseil d’administration à l’ensemble des parties prenantes, les Eaux de Paris ont également créé l’Observatoire parisien de l’eau afin de développer l’interface avec les citoyens.

La remunicipalisation mène à des services publics de meilleure qualité et plus démocratiques

Alors que les opérateurs privés tendent à se focaliser sur les créneaux les plus rentables du service, la nouvelle gestion publique poursuit d’autres valeurs : l’accès universel à des tarifs abordables, la durabilité environnementale, l’encrage local, la transparence, la responsabilité vis-à-vis des élus et des citoyens…

C’est ainsi que de nombreuses villes en Europe se sont inscrites dans une stratégie « zéro déchets ». Séoul en Corée du Sud a créé un réseau de taxis Uber public dans la cadre de sa politique de mobilité.

Par ailleurs, le développement de cantines scolaires locales et bio permet de favoriser l’agriculture et les produits locaux, ayant ainsi un impact positif sur le tissu économique local.

Le danger pour le développement des expériences de remunicipalisation provient en grande partie des accords de libre-échange comme le CETA, entre l’UE et le Canada.

Les dispositifs de résolution des litiges entre les Etats et les investisseurs peuvent entrainer des recours en arbitrage international aboutissant parfois à des amendes de centaines de millions de dollars. C’est le cas de la capitale de la Lituanie Vilnius opposée à Véolia dans le cadre de la remunicipalisation de son réseau de chauffage urbain qui lui réclame 100 millions d’Euros au titre de compensation.

Non seulement, ces situations freinent et parfois dissuadent le développement de services publics abordables mais elles limitent la marge de manœuvre des citoyens et des élus pour reprendre la maîtrise de leurs ressources et des services qui y sont liés.

Quant aux PPP (partenariats publics-privés), ils représentent souvent un piège pour les autorités publiques. Ils apparaissent comme un moyen de financer toute une série d’infrastructures sans accroître la dette. En réalité, les études montrent qu’ils se révèlent bien souvent plus coûteux pour les finances publiques, sans pour autant répondre aux besoins réels des populations.

La remunicipalisation crée des opportunités pour de nouvelles formes, plus diversifiées et démocratiques de propriété et de gestion publique

Les services publics ne sont pas optimaux uniquement parce qu’ils sont publics. Les nouveaux services publics incluent une variété de modèles : entreprises énergétiques municipales ouvertes aux citoyens, réseaux et associations territoriaux, compagnies de services public locales possédées en partie par les travailleurs (comme la compagnie de l’eau de Buenos Aires), coopératives d’usagers, coopératives citoyennes globales énergétiques, partenariats entre collectivités locales et associations, etc.

Près de chez nous, les communes d’Amel et Büllingen, situées dans les cantons germanophones, souhaitent ainsi développer un parc éolien communal et citoyen sur leurs terrains. Si le projet se concrétise, les citoyens pourront investir via les coopératives Courant d’Air et Ecopower dans minimum 40 % du parc, la participation des communes s’élevant à maximum 60 %.

Les villes et les groupes citoyens engagés dans la remunicipalisation travaillent de plus en plus ensemble et créent des réseaux

Aujourd’hui, viles et organisations citoyennes joignent leurs forces dans tous les secteurs, tous les pays, au niveau européen et international pour contrebalancer l’influence et l’obstruction des multinationales et des gouvernements centraux. Des formes variées de partenariats public-public ou public-citoyens sont ainsi en train de se répandre.

Plus de 2.300 villes de toute l’Europe se sont unies pour s’opposer au traité de libre-échange Europe-Etats-Unis (TAFTA).

Cette évolution, dont on ne peut que se réjouir, représente néanmoins un véritable défi pour les syndicats dans la mesure où cette organisation questionne les acteurs et la structure de la concertation sociale.

Dans le secteur éolien belge, pour reprendre cet exemple, nombre de coopératives ne survivent actuellement que grâce aux bénévolat ou sont de petites structures qui ne comptent pas de délégation syndicale. Se pose dans ce cas précis la question de la professionnalisation du secteur et de la création d’emplois de qualité.

En Allemagne, IG Metall a réussi à devenir le premier syndicat du secteur éolien avec la création de 20 nouveaux conseils d’entreprises, la signature de plusieurs conventions sectorielles et le recrutement de 1.500 nouveaux membres…

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Les formations RISE 2018

Formation de base RISE

La formation de base vise à donner aux délégués une approche globale des problématiques environnementales et de mobilité qu’ils peuvent rencontrer dans le cadre de leurs mandats et à leur donner des outils pour faire avancer la concertation sociale sur ces matières via notamment des exercices de mise en situation.

Suite au succès remporté par la formation organisée en mars et juin de cette année (nous avons dû refuser des inscriptions), il a été décidé d'organiser une seconde session.

Elle se répartit sur deux modules de six jours :

  • 26, 27 et 28 septembre 2018 : introduction à la problématique environnementale dans l’entreprise, droits syndicaux en matière d’environnement et de mobilité, changements climatiques ;
  • 28, 29 et 30 novembre 2018 : environnement et syndicalisme, mobilité, législation environnementale, exercices de mise en situation.

Formation continuée RISE

La formation continuée est destinée aux délégués désireux d'approfondir plusieurs thématiques spécifiques. La participation préalable à la formation de base n'est pas exigée mais consitute néanmoins un plus.

Cette année, les thèmes étudiés seront :

  • 18 et 19 octobre : la biodiversité ;
  • 15 novembre : les biens communs ;
  • 16 novembre : la concertation de zoning.

Il est possible de s'inscrire à 1, 2 ou aux 3 thèmes

 

Les inscriptions à nos formations doivent obligatoirement nous parvenir par l'intermédiaire du permanent.

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La Cellule RISE, un outil pour soutenir votre action

Le projet RISE (Réseau Intersyndical de Sensibilisation à l'Environnement) a vu le jour en 1996. Soutenu par la Région wallonne, il rassemble la FGTB et la CSC autour de plusieurs objectifs :

  • sensibiliser les travailleurs et leurs représentants à l'environnement ;
  • stimuler la concertation sociale en environnement dans les entreprises ;
  • renforcer la capacité d'intervention des délégués sur les questions environnementales.

RISE vous propose différents outils pour vous aider dans vos actions :

  • des formations sur l'environnement ;
  • un service d'aide auquel adresser vos questions ;
  • un appui sur le terrain ;
  • un site web: https://www.rise.be ;
  • des brochures sur différents sujets relatifs à l'environnement (téléchargeables sur le site) ;
  • une lettre d'information semestrielle.
Pour toute information, n'hésitez pas à nous contacter

Cellule RISE du CEPAG

Conseillers : Jean-Luc Dossin, Lydie Gaudier, Evelyne Jadoul

Secrétariat : Daniel Wojtalik
Rue Haute 42 - 1000 Bruxelles Tél. 02 506 83 96 - Fax : 02 502 08 28

Mail : cepag@rise.be
Site Web : https://www.rise.be

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   MOBILITE

 

Semaine de la Mobilité 2018 : participez au Défi Mobilité !

Comme chaque année, la Semaine de la Mobilité se déroule en Wallonie du 16 au 22 septembre. Cet événement, coordonné par le Service public de Wallonie (SPW), a pour objectif de sensibiliser les citoyens et les entreprises afin de revaloriser l’espace public, de réduire le nombre de véhicules sur les routes et les émissions de gaz à effet de serre y étant liées.

Lors de cette Semaine, la Wallonie propose aux entreprises, aux écoles, aux communes et aux citoyens de se mobiliser pour une mobilité plus durable.  Elle vise à une utilisation plus rationnelle de la voiture qui laisse la part belle aux modes de déplacement alternatifs comme la marche, le vélo, le vélo à assistance électrique, la trottinette, le covoiturage, le bus, le train, etc., et à une combinaison de ceux-ci (multi-modalité). C’est l’occasion de sortir de ses habitudes et de tester d’autres manières de se déplacer… 

Durant la Semaine de la Mobilité, le Service public de Wallonie (SPW), en collaboration avec la Cellule Mobilité de l’Union Wallonne des Entreprises (UWE) et les Cellules syndicales de Mobilité, organise le Défi de la Semaine de la Mobilité. L’objectif est d’inciter les entreprises (publiques et privées) à mener des actions originales sur le thème de la mobilité, tout en valorisant leurs actions de fond.

Cette année, en plus des catégories « Entreprises » et « Administrations publiques », une catégorie « Représentants des travailleurs » a été créée.  Celle-ci permettra de mettre en évidence et de récompenser les actions des représentants des travailleurs en matière de mobilité alternative et durable.

L’édition 2017 de la Semaine de la Mobilité en Wallonie, avait rassemblé 51 entreprises, 2 parcs d’activité économique et 59 communes. 

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La Cellule Mobilité

La Cellule Mobilité du CEPAG poursuit trois objectifs principaux :

  • stimuler la concertation sociale en matière de mobilité dans les entreprises ;
  • renforcer la capacité d'intervention des délégués syndicaux sur ces questions ;
  • informer et sensibiliser les travailleurs et leurs représentants aux problématiques liées à la mobilité.

Le travail de la Cellule Mobilité s'organise sur 3 axes principaux :

  • axe 1 - Formation et sensibilisation : des formations, des séances de sensibilisation, la participation aux congrès syndicaux, colloques et événements particuliers (par exemple: la semaine de Mobilité) ;
  • axe 2 - Expériences-pilotes : des actions sur le terrain sous la forme d'expériences-pilotes dans différentes entreprises ;
  • axe 3 - Appui technique aux délégués : brochures, une newsletter électronique, un site Internet, un service d'aide.

Pour toute information, n'hésitez pas à nous contacter

Cellule Mobilité du CEPAG

Conseillers : Lydie Gaudier, Julie Rigo

Secrétariat : Daniel Wojtalik
Rue Haute 42 - 1000 Bruxelles Tél. 02 506 83 96 - Fax : 02 502 08 28

Mail : mobilite@cepag.be
Site Web : http://www.cepag.be/mobilite

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