Cellules RISE et Mobilité du CEPAG
Janvier 2018
Au sommaire du 32e numéro de notre lettre d'information :
- dans la rubrique RISE
- Climat : les générations futures d'hier sont les générations d'aujourd'hui... Il faut s'engager pour le climat maintenant !
- Participation de RISE dans le cadre d’un projet de l’ETUI
- La révolution numérique est-elle synonyme d’une révolution écologique ?
- Les formations RISE 2018
- Les coordonnées de la Cellule RISE
- dans la rubrique MOBILITE :
Voitures de société - Cash for Car ou Budget Mobilité ?
- Les coordonnées de la Cellule Mobilité
RISE |
Climat : les générations futures d’hier sont les générations d’aujourd’hui… Il faut s’engager pour le climat maintenant !
En 1987, dans son rapport aux Nations Unies intitulé « Our common future », Gro Harlem Brundland définissait le développement durable comme « répondant aux besoins du présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leur propres besoins ». C’était il y a trente ans ! Les générations futures en question sont aujourd’hui adultes…
De l’eau et des icebergs ont coulé sous les ponts. La durabilité a été mise à toutes les sauces et d’autres notions ont vu le jour, dont celle de la juste transition développée par le monde syndical.
Les COP se sont succédées laborieusement jusqu’à aboutir à la COP 21 à Paris en 2015 qui a accouché dans la douleur de l’Accord de Paris, premier accord universel sur le climat mais immédiatement décrié pour son caractère non-contraignant.
Entretemps, les Etats-Unis ont quitté le navire… mais pas autant qu’on pourrait le croire et compte-tenu de l’urgence, pléthore d’initiatives voient actuellement le jour à tous les niveaux: Pacte global pour l’Environnement, One planet Summit sur le financement climatique, initiative « We are still in », Talanoa Dialogue… pour citer les plus médiatisées. D’autres émanent de la société civile et du monde syndical.
Quelques explications…
Talanoa dialogue (et non pas Taormina, qui se trouve en Sicile…)
Le Talanoa dialogue porte le nom d’une méthode de négociation spécifique aux Iles Fidji qui ont assuré la Présidence de la COP 23 qui s’est tenue à Bonn du 6 au 17 novembre. Il se base sur la confiance et la compréhension mutuelle et se veut inclusif, participatif et transparent. Il doit veiller à ce que les décisions soient bénéfiques pour tous. Ce processus continu devra permettre d’avancer sur les engagements des Etats pour réduire les émissions, le financement climat ou encore la question des réfugiés climatiques tout au long de l’année 2018 en vue de la COP 24 à Katowice en Pologne de décembre 2018.
En effet, les engagements actuels conduisent à une augmentation de la température moyenne du globe de 3,5 °C environ, alors que l’Accord de Paris confirme l’objectif de 2 °C, et de préférence 1,5 °C sous la pression des Etats insulaires du Pacifique dont l’existence est menacée par la montée des eaux.
Katowice, qui se trouve au cœur d’une importante région minière, représente à ce titre un symbole pour accélérer la « sortie » du charbon mais aussi pour la transition juste. C’est ainsi que durant cette COP 24, le mouvement syndical demandera que soit adopté un véritable plan d’action pour la Transition Juste : le « Katowice plan of action for Just Transition ».
Pacte global pour l’Environnement
Le projet de Pacte a été présenté à Paris le 24 juin 2017. Ce traité international vise à répondre en partie aux objections émises à l’égard de l’Accord de Paris en regroupant dans un texte ayant force juridique les grands principes qui guident l’action environnementale.
Cette nouvelle convention qui s’inscrit dans la lignée de la Déclaration de Rio de 1992 sur l’environnement et le développement universel aurait une portée obligatoire, contrairement aux principes de Rio qui se limitent à des déclarations d’intention.
Le projet de Pacte mondial sur l’environnement devrait être adopté par les Nations Unies dans les années à venir, en vue de devenir la base du droit international de l’environnement. Parmi les principes énoncés figurent le droit à un environnement sain, le devoir pour tout Etat ou institution internationale, toute personne physique ou morale, publique ou privée, de prendre soin de l’environnement, les principes de précaution et du pollueur-payeur, la participation du public, l’éducation et la formation…
Néanmoins, le chemin à parcourir est encore long du dire même des auteurs !
One planet summit
Le « One planet summit » s’est tenu le 12 décembre 2017. Il a été proposé par la France après l’annonce du retrait américain de l’accord de 2015 et a été consacré à la question de comment orienter la finance mondiale vers les investissements verts ?
Douze engagements et une vingtaine de projets ont été adoptés. Le Premier ministre Charles Michel y a annoncé que la Belgique va lancer l'an prochain sa première « obligation verte », destinée à financer divers projets « écologiques ».
Néanmoins, on peut s’inquiéter du fait de faire appel aux investisseurs privés pour sauver le climat, dont ils sont par ailleurs responsables de la dégradation à travers la course à la croissance et la recherche du profit à court terme. Même s’il ne faut négliger aucune piste, ce sont les pouvoirs publics qui devraient s’engager à réaliser les investissements nécessaires à la transition bas carbone de l’économie. Faire appel à la mobilisation de l’épargne pour financer le RER n’est-il pas se moquer du monde alors que ce projet devrait être financé par le budget de l’Etat et terminé depuis longtemps ?
« We are still in »
La position des Etats-Unis par rapport à l’Accord de Paris est plus ambigüe qu’il n’y paraît. Tout d’abord, le retrait ne sera effectif qu’en 2020 en vertu de l’article 28 du texte. Cependant, l’Accord n’étant pas contraignant, rien n’empêche les Etats-Unis de réduire leurs ambitions, voire même d’investir dans le carbone.
D’un autre côté, agir dans ce sens pourrait nuire grandement à la compétitivité de l’économie américaine qui manquerait le train des technologies vertes vers lesquelles s’orientent massivement les investissements, même s’il est bien entendu que la technologie ne sauvera pas le monde si le système économique ne change pas.
En pratique, lors de la COP 23 qui s’est tenue à Bonn, les représentants des Etats-Unis ont plutôt joué profil bas. Ils ont poursuivi leur participation aux débats et sont restés ouverts.
Qui plus est, suite à l’annonce du retrait américain, le mouvement de résistance s’est organisé. Des Etats, des villes, des entreprises, des universités et des citoyens ont ouvert un pavillon parallèle à côté du pavillon officiel des Etats-Unis et se sont rassemblés au sein du mouvement « We are still in » qui représentent la moitié de l’économie américaine.
Et du côté des syndicats ?...
Au niveau de la société civile et des syndicats, des initiatives se multiplient également qui sont beaucoup plus concrètes et proposent des solutions simples et efficaces pour faire avancer la cause climatique. Citons-en deux auxquelles vous pouvez vous joindre en tant que travailleur et citoyen.
1. L’appel pour un Pacte Finance-Climat européen
La FGTB et la Confédération européenne des syndicats ont signé l’appel pour un Pacte Finance-Climat européen lancé par le climatologue Jean Jouzel et Pierre Larrouturou.
Le texte rappelle que les engagements actuels des Etats signataires de l’Accord de Paris couvrent à peine un tiers des réductions d’émissions nécessaires pour maintenir le réchauffement climatique dans la limite des 2 °C.
Mais surtout, il met en avant deux propositions qui permettraient à la fois de sauver le climat et de créer 6 millions d’emplois en Europe selon l’ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie).
La première consiste à orienter la création monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) vers l’économie réelle, le financement des économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables. Si la BCE a créé 2.500 milliards d’euros pour sauver les banques qui ont essentiellement alimenté la spéculation, elle peut en faire autant pour sauver le climat.
2. La seconde porte sur la création d’un impôt européen sur les bénéfices
De l’ordre de 5 %, cette mesure permettrait de dégager chaque année 10 milliards d’euros pour financer la recherche sur le stockage de l’énergie, les transports...
Cet appel est ici : https://climat-2020.eu/
Et si en 2018, nous faisions grève pour le climat et l’environnement ?
Cet appel citoyen rappelle qu’à l’occasion de la COP 23, 15.364 scientifiques de 184 pays publiaient également une tribune émettant « un cri d’alarme sur l’état de la planète ».
Il souligne qu’à l’origine à la fois du changement climatique mais aussi de la précarité sociale, des licenciements, de l’accroissement des inégalités au niveau de la répartition des richesses se trouve la course à la croissance et aux profits à court terme.
La grève est un moyen de pression syndical qui pourrait représenter un moyen de faire pression sur les pouvoirs publics afin qu’ils s’engagent fermement et rapidement pour remettre l’économie au service d’un projet de société soutenable : transition énergétique vers le 100 % renouvelable, réduction du temps d’emploi sans perte de salaire, développement de transports publics de qualité, relocalisation de l’activité économique…
Cet appel est ici : http://grevepourleclimat.be/
Bref, les initiatives ne manquent pas et aucune n’est inutile.
Engagez-vous le temps presse !
Participation de RISE dans le cadre d’un projet de l’ETUI
« Suivi de l’Accord de Paris sur les changements climatiques : comment impliquer les syndicats dans la gouvernance émergente pour s’attaquer aux changements climatiques et la transition énergétique ? »
Ce projet de deux ans sur fonds européens a donné lieu à plusieurs workshops entre 2016 et 2018.
Le 5e et dernier workshop de la série se déroulait à Barcelone les 23 et 24 janvier 2018 et était intitulé : « Comment mobiliser et préparer les membres des organisations syndicales à s’engager dans la transition ? ».
Cette session était donc dédiée aux échanges de bonnes pratiques syndicales (formations, outils, initiatives régionales et/ou locales) entre les différents participants issus d’une dizaine de pays européens (Espagne, Italie, Allemagne, Pologne, Grèce, Norvège, Danemark, France, UK, Finlande, Belgique…).
Le représentant de la Cellule RISE du CEPAG s’est exprimé au sein d’un panel d’experts syndicaux issus d’Espagne (ISTAS-CCOO), de Finlande (SAK) et du Royaume-Uni (Greener Jobs Alliance).
Avec ses 21 années d’expérience dans le domaine de la formation, de l’appui technique et de promotion du dialogue social dans les matières environnementales en Wallonie, la Cellule RISE fait souvent figure de pionnière au niveau syndical européen. Les outils et les compétences développés sur cette longue période sont appréciés tant au niveau de leurs qualités intrinsèques que par la valeur d’exemples qu’ils offrent à des partenaires en recherche de ressources pour mener leurs missions à bien ailleurs en Europe.
La présentation a pu mettre en évidence quelques-unes des réalisations phare du projet RISE :
- les programmes de formation ;
- les publications ;
- le site internet www.rise.be
- quelques-uns des résultats de l’enquête récente sur la concertation sociale en environnement/mobilité auprès de 239 délégations syndicales wallonnes ;
- la création et le fonctionnement de notre réseau de délégués actifs sur l’environnement/la mobilité.
Les questions de l’assistance ont porté sur les difficultés de libération et de participation des délégués dans certains pays européens et sur les aléas de financement de ce type de projet.
S’agissant de la pratique de RISE, nous avons mis en évidence la nécessité pour les questions d’environnement d’être reconnues comme importantes dans l’organisation syndicale (responsables et permanents) ce qui évolue en fonction de l’actualité et de la sensibilisation. De cette sensibilisation découle assez naturellement la libération des délégués pour nos formations.
Par ailleurs, et du fait de la subsidiation publique du projet, nous avons insisté sur la nécessité de mettre en avant le rôle incontournable que nous pouvons jouer au sein du monde des entreprises pour que des objectifs politiques puissent être atteints : comment se passer de l’acteur syndical pour que des mesures de transition énergétique ou de mobilité, qui sont à l’agenda du Gouvernement, soient adoptées par les travailleurs ?
Quelques initiatives ont retenu notre attention :
- au Royaume-Uni, des modules de formation sont développés pour être suivis gratuitement sur Internet ce qui génère beaucoup d’intérêt
Plus d’info : www.greenerjobsalliance.co.uk
- en Finlande, les organisations syndicales ont créé un programme national de formation qui décerne un certificat de Spécialiste en Travail Durable :
https://www.youtube.com/watch?v=82wy2IpJOfE&feature=youtu.be
- un projet, CLINOMICS, met en place une série d’actions participatives sur 3 sites de Catalogne sur base des impacts déjà identifiés du changement climatique dans la région :
http://lifeclinomics.eu/es/
En conclusion, c’est évidemment très encourageant de constater que le projet RISE est reconnu en Europe par les plus grandes organisations syndicales comme une bonne pratique en soi dans la sensibilisation des travailleurs et la qualité de ses résultats en termes de concertation sociale sur les matières d’environnement. Nous continuerons à participer à ces initiatives qui permettent au projet de vivre en dehors des frontières de Wallonie.
La révolution numérique est-elle synonyme d’une révolution écologique ?
L’économie numérique apparaît comme la réponse à tous les problèmes, crée des emplois nouveaux, réduit les besoins de déplacement, améliore la compétitivité, répond aux besoins de services modernes, tout cela en contribuant aux objectifs climatiques.
Mais en quoi la croissance du télétravail en lien avec le déploiement des NTICS peut-elle réellement influencer ou pas les émissions de gaz à effet de serre et améliorer l’organisation du travail ?
Voici quelques éléments de débat permettant de démêler les « pouvoirs » attribués aux technologies de l’information en matière d’organisation du travail et de transition bas carbone.
Mobilité et télétravail
Dans un contexte où la transition vers une société bas carbone est devenue une nécessité, repenser la mobilité est une question cruciale car elle participe grandement au problème. En effet, la Belgique est un pays très motorisé. 65 % des individus en âge de conduire disposent d’une voiture. En Wallonie, les émissions de gaz à effet de serre issues du transport représentaient, en 2009, 25,6 % des émissions totales des GES. Elles ont progressé de 14,9 % entre 1999 et 2009. Ces émissions de GES sont également à l’origine de problèmes sanitaires occasionnant une augmentation des maladies respiratoires et cardio-vasculaires. La pollution de l’air est responsable de 12.000 décès par an.
66 % des déplacements domicile-travail étant effectués en voiture (selon l’enquête BELDAM 2012), le télétravail est souvent présenté comme une solution aux problèmes précédemment évoqués. Il peut prendre diverses formes : occasionnel ou régulier. Il peut se dérouler dans différents lieux : à la maison ou dans un centre de bureaux partagés.
Suivant sa nature, le télétravail présentera des aspects positifs et négatifs tant des points de vue des travailleurs, des employeurs que de la collectivité.
Citons quelques exemples :
- du point de vue du travailleur, on peut opposer le gain de temps, les économies réalisées, une disponibilité accrue pour la vie privée, à d’autres aspects tels que le risque de désocialisation, l’individualisme, des formes de contrôle du travail plus contraignantes (tâches par objectifs), des coûts accrus liés aux consommations domestiques… ;
- du point de vue de l’employeur, citons comme éléments positifs : un gain en termes d’espace de travail, d’atténuation du bruit, une moindre intervention dans les frais de remboursement, le contrôle des travailleurs par tâches. A contrario, d’autres problèmes peuvent émerger en termes d’organisation du travail en équipe : une moindre réactivité, une perte de créativité en lien avec une segmentation des tâches ;
- enfin, du point de vue de la collectivité, bien que l’on puisse relever une diminution de la congestion routière ainsi qu’une diminution des GES, les émissions domestiques croissantes risquent de contrebalancer ce gain.
Technologies de l’information, transition bas carbone et organisation du travail
Toujours dans un contexte de transition vers une société bas carbone, les NTICS sont souvent présentées comme la solution qui permet de dissocier travail et dilapidation des ressources, l’heure de la dématérialisation ayant sonné. D’autre part, les NTICS bouleversent l’organisation du travail, ce qui délivrerait des pesanteurs de l’entreprise fordiste.
- Voyons dans un premier temps ce qu’il en est de la question écologique. Les NTICS représentent 2 % des émissions de CO2 dans le monde. Les serveurs indispensables à la sauvegarde des « big data » sont gros consommateurs de charbon. Par ailleurs, l’obsolescence du matériel informatique est très rapide. Pourtant, les matières premières garantes de leur élaboration sont épuisables et difficiles à recycler. Ainsi, les terres rares indispensables à la production des téléphones mobiles et des écrans plats voient leur utilisation exploser avec une production chinoise quasi monopolistique. Finalement, remarquons que les NTICS favorisent la mise en réseau d’entreprises dispersées travaillant en flux tendu sans qu’il y ait une réflexion sur la rationalisation des transports.
- Dans un deuxième temps, voyons quel est l’impact des NTICS sur l’organisation du travail. De nos jours, le développement des nouvelles technologies permet aux entreprises de mettre en œuvre leur logique client grâce à la réactivité accrue qu’elles garantissent. Cependant, les bugs, responsables de pertes de temps non négligeables, ne sont pas reconnus. Parallèlement à cela, l’organisation du travail s’est modifiée grâce aux NTICS. Ainsi, les nouvelles technologies permettent de déterminer quelles sont les heures d’affluence pour la grande distribution et de cette façon, d’adapter en conséquence les horaires du personnel. Il y a également une influence des NTICS sur le contrôle. Auparavant, il était question de pointeuse, aujourd’hui, il s’agit de « badging », autrement dit savoir à tout moment si le travailleur est connecté.
Analyse et pistes syndicales
Les faits relatés précédemment nous conduisent à avoir une lecture syndicale de ces bouleversements technologiques et de leurs conséquences sur le monde du travail et sur l’environnement. Concernant la mobilité et les différents problèmes qu’elle engendre, faisons remarquer qu’il s’agit d’un problème de société ; or il y a une tendance à l’individualiser. Ainsi, on valorise souvent les gros efforts des entreprises pour diminuer les GES au travers des accords de branche et autres outils que l’on n’hésite pas à comparer avec les GES toujours croissants issus de la mobilité. On pointe du doigt le phénomène comme étant « le problème environnemental à résoudre ». Ce faisant, on oublie de mentionner que ces efforts industriels sont en grande partie liés à la conjoncture c’est-à-dire aux fermetures d’usine.
Par ailleurs, si le télétravail peut avoir des conséquences à la fois positives et négatives sur l’environnement, d’un point de vue syndical, on peut poser la question suivante : comment construire un rapport de force avec des travailleurs à la maison chacun derrière leur PC ? Ce n’est pas impossible mais tout de même fastidieux en termes d’organisation. C’est pourquoi il est nécessaire que le télétravail soit organisé à la demande du travailleur, se fasse sur une périodicité limitée et avec des modalités concertées en délégation syndicale.
Enfin, les NITCS ne sont pas synonymes d’une économie dématérialisée. L’utilisation des nouvelles technologies chez nous signifie l’exploitation de ressources naturelles ailleurs et une consommation énergétique importante. Il serait impératif d’un point de vue syndical de s’organiser de manière formelle et/ou informelle autour de réseaux liés aux filières ou aux territoires pour organiser la mobilité, par exemple, et optimaliser l’utilisation des ressources d’une manière générale plutôt que de se focaliser sur la solution du télétravail. Quand se concertera-t-on dans une zone d’activités ou dans des comités intra-entreprises ou autour d’une filière économique ? Ce sont des moyens pour construire des rapports de force adaptés aux changements de notre époque.
Les formations RISE 2018
Réseau de délégués actifs sur l'environnement et la mobilité
Depuis 2013, un réseau de délégués actifs dans leurs entreprises sur les matières environnementales et de mobilité existe. L’objectif principal de ce réseau est de permettre l’échange d’informations entre les délégués pour soutenir les actions qu’ils mènent dans leurs entreprises respectives. La Cellule RISE agit en appui technique lors de ces échanges.
Pour l’année 2018, le groupe propose de se réunir cinq fois (à l’Espace Solidarité à Beez) aux dates suivantes : les jeudis 1er mars, 31 mai, 13 septembre, 25 octobre et le vendredi 7 décembre.
Pour s'inscrire au réseau, l'accord du permanent est indispensable.
Formation de base RISE
La formation de base vise à donner aux délégués une approche globale des problématiques environnementale et de mobilité qu’ils peuvent rencontrer dans le cadre de leurs mandats et à leur donner des outils pour faire avancer la concertation sociale sur ces matières via notamment des exercices de mise en situation.
Elle se répartit sur deux modules de six jours :
- 7, 8 et 9 mars ;
- 13, 14 et 15 juin 2018.
Pour s'inscrire au réseau, l'accord du permanent est indispensable.
>> Pour toute information concernant ces formations, contactez notre secrétariat (voir coordonnées de la Cellule RISE).
>> Retrouvez toutes nos formations dans la rubrique Formations
La Cellule RISE, un outil pour soutenir votre action
Le projet RISE (Réseau Intersyndical de Sensibilisation à l'Environnement) a vu le jour en 1996. Soutenu par la Région wallonne, il rassemble la FGTB et la CSC autour de plusieurs objectifs :
- sensibiliser les travailleurs et leurs représentants à l'environnement ;
- stimuler la concertation sociale en environnement dans les entreprises ;
- renforcer la capacité d'intervention des délégués sur les questions environnementales.
RISE vous propose différents outils pour vous aider dans vos actions :
- des formations sur l'environnement ;
- un service d'aide auquel adresser vos questions ;
- un appui sur le terrain ;
- un site web: https://www.rise.be ;
- des brochures sur différents sujets relatifs à l'environnement (téléchargeables sur le site) ;
- une lettre d'information semestrielle.
Pour toute information, n'hésitez pas à nous contacter Cellule RISE du CEPAG Conseillers : Jean-Luc Dossin, Lydie Gaudier, Evelyne Jadoul, Julie Rigo Secrétariat : Daniel Wojtalik Mail : cepag@rise.be |
MOBILITE |
Voitures de société - Cash for Car ou Budget Mobilité ?
Les deux plus grandes villes de Belgique, Bruxelles et Anvers, font partie du top 5 des villes européennes les plus embouteillées. L’OCDE évalue à près de 2 % du PIB l’impact de la congestion sur notre économie. Selon les sources, la participation des voitures de société aux embouteillages varie entre 30 % (FEBIAC) et 40 % (IEW) du trafic. Les deniers chiffres font état de ± 600.000 voitures de société en Belgique, détenues par environ 13,5 % des travailleurs et dont le coût pour l’Etat tourne autour de 4.000.000 € par an !
Depuis quelques années déjà, une alternative est sur la table, poussée par le Conseil national du travail (CNT) : le budget mobilité. Il s’agirait d’une enveloppe mise à disposition du travailleur (sous la forme d’une carte mobilité) dédiée aux transports dans une optique de mobilité durable : abonnement aux transports en commun, systèmes de voitures ou de vélos partagés… Le montant du budget mobilité correspondrait au coût pour l’employeur (y compris les charges fiscales et parafiscales) lié au financement de la voiture de société que le travailleur abandonne.
Cette solution était jusque fin 2017 en concurrence avec celle préconisée par le MR au gouvernement : le projet « cash for car » (ou allocation mobilité) qui est la conversion pure et simple de la voiture de société contre un montant équivalent en cash (sans restriction liée à la mobilité durable).
Un avis officiel du Conseil d’état du 17 novembre 2017 estime douteux que le projet « cash for car » soit « un moyen adéquat pour atteindre l’objectif poursuivi en matière de mobilité durable » et, de plus, est discriminatoire puisque « cette somme d’argent reçue par le travailleur bénéficie d’un traitement social et fiscal avantageux, contrairement à la rémunération ordinaire ».
Il semble finalement que les deux solutions soient actuellement prises en compte par le gouvernement et que, par conséquent, deux possibilités pourraient coexister. Les discussions sont encore en cours dans les inter cabinets.
Les mentalités aussi doivent encore évoluer car selon un sondage mené par le secrétariat social SD Worx en janvier 2018, seuls 5 % des travailleurs sont prêts à abandonner totalement leur voiture de société en échange d’autres solutions de mobilité ! 61 % choisiraient de reprendre la même voiture de société et 20 % opteraient pour un modèle plus petit pour avoir recours à d’autres moyens de transport.
La Cellule Mobilité
La Cellule Mobilité du CEPAG poursuit trois objectifs principaux :
- stimuler la concertation sociale en matière de mobilité dans les entreprises ;
- renforcer la capacité d'intervention des délégués syndicaux sur ces questions ;
- informer et sensibiliser les travailleurs et leurs représentants aux problématiques liées à la mobilité.
Le travail de la Cellule Mobilité s'organise sur 3 axes principaux :
- axe 1 - Formation et sensibilisation : des formations, des séances de sensibilisation, la participation aux congrès syndicaux, colloques et événements particuliers (par exemple: la semaine de Mobilité) ;
- axe 2 - Expériences-pilotes : des actions sur le terrain sous la forme d'expériences-pilotes dans différentes entreprises ;
- axe 3 - Appui technique aux délégués : brochures, une newsletter électronique, un site Internet, un service d'aide.
Pour toute information, n'hésitez pas à nous contacter Cellule Mobilité du CEPAG Conseillers : Jean-Luc Dossin, Lydie Gaudier Secrétariat : Daniel Wojtalik Mail : mobilite@cepag.be |