C’est ainsi que l’augmentation du PIB (produit intérieur brut) va devenir
après la deuxième guerre mondiale synonyme de progrès.
Cette affirmation se heurte aujourd’hui à plusieurs limites :
Les problèmes posés par le PIB qui sont bien plus nombreuses encore. Citons
également l’absence de prise en compte de la finalité sociale de la production
comme les armes ou le tabac.
Face à ces insuffisances, de nombreux indicateurs - complémentaires ou
alternatifs – ont été développés comme l’empreinte écologique, l’IDH
(indicateur de développement humain), l’indice de Gini, etc.
Par rapport au concept de transition juste défendu par les syndicats, une notion
nous paraît particulièrement intéressante qui est la théorie du Donut.
Comme le lecteur le sait sans doute, la transition juste implique « la
mise en œuvre de politiques qui luttent efficacement contre le dépassement des limites planétaires et contre les inégalités » [2]
La théorie du Donut, développée par l’économiste Kate Raworth en amont de
la conférence Rio+20 de 2012 propose une grille de lecture qui permet de structurer
sur base d’éléments concrets et mesurables une réflexion autour des enjeux de
la transition juste.
Le diagramme proposé sous forme de donut, permet de visualiser, d’une part
un plafond qui correspond aux limites planétaires, fondés sur des données
scientifiques, et un plancher social sous lequel ne pas descendre pour que les 12
besoins de base dont personne ne devrait manquer (alimentation, santé,
éducation, eau potable, logement, énergie, accès à un travail digne, égalité
des genres, etc.) soient satisfaits.
Lors du sommet du G20 en 2018, Kate Raworth avait calculé quels pays
sont les plus proches d’atteindre ce but. Comme on pouvait s’y attendre, aucun pays
ne se situait à l’intérieur de l’espace où les besoins de base sont satisfaits
sans mettre en péril les équilibres écologiques. Il y a peu de chance que la
situation soit meilleure aujourd’hui.
Il n’empêche que plusieurs villes ou territoires utilisent à présent la
théorie du donut afin d’orienter leurs politiques.
C’est le cas, en particulier, de Bruxelles où les premières étapes de
l’application du modèle Donut ont été franchies par le projet BrusselsDonut,
qui s’est déroulé entre août 2020 et mai 2021. Depuis février 2022, le
projet a été relancé pour aller plus loin dans l’appropriation du Donut par les
acteurs bruxellois et étoffer davantage le portrait de la Région.
Mais le Donut peut également être exploité au niveau de l’entreprise.
Le DEAL (Doughnut Economics Action Lab ou Laboratoire d’action de
l’économie du Donut) met à disposition un ensemble d’outils en open source
comme le « Doughnut Design for Business » avec pour objectif de faciliter le parcours exploratoire des entreprises intéressées par l’application concrète de la
théorie du Donut sur leurs activités.
En ce qui concerne RISE, nous allons mettre notre pierre à l’édifice en
développant une approche syndicale de la théorie du Donut au service de la
transition juste par la construction en 2025, d’un escape game qui sera proposé
à nos délégués en formation.
A très bientôt pour y jouer !